Rhizome, en regard du Couronnement de la Vierge d’Enguerrand Quarton, vue de l’exposition Le lisse et le strié au Musée Pierre de Luxembourg, Villeneuve-les-Avignon © Alex Nollet-La Chartreuse

Rhizome, détail, vue de l’exposition Le lisse et le strié au Musée Pierre de Luxembourg, Villeneuve-les-Avignon © Alex Nollet-La Chartreuse

Rhizome, détails

« Le rhizome est une antigénéalogie. C’est une mémoire courte, une antimémoire. Le rhizome procède par variation, expansion, conquête, capture, piqûre. […]. Le rhizome est un système acentré, non hiérarchique et non signifiant, sans Général, sans mémoire organisatrice ou automate central, uniquement défini par une circulation d’état.[…].Un rhizome ne commence et n’aboutit pas, il est toujours au milieu, inter-être, intermezzo. L’arbre est filiation, mais le rhizome est alliance, uniquement alliance.» Deleuze et Guattari dans Mille Plateaux.

Rhizome est une sculpture qui évoque un réseau, une structure à noeuds multiples fragile et mouvante. De part la façon dont elle est construite, elle suggère un potentiel de croissance infini dans toutes les directions.

Ici au Musée Pierre de Luxembourg l’oeuvre est assemblée de manière à répondre à l’oeuvre d’Enguerrand Quarton, mais dans un autre contexte elle pourrait tout aussi bien être déployée au sol ou repliée en boule sur elle même. Face au Couronnement de la Vierge, Rhizome se veut comme un écho à la chevelure de la Vierge et aux drapés de la Sainte Trinité. L’oeuvre, qui peut aussi faire penser dans cette configuration à une sorte de lierre rampant, devient comme une extension du buisson ardent et soulève la question de l’éternel.

Les couleurs vives et l’utilisation de matière organiques comme les os ou le bois brûlé, alliés à des matériaux précieux, viennent souligner une réflexion sur la Peinture en général et la représentation des « natures mortes » ou « vanités » en particulier. Le rhizome ne pourrait-il pas être la métaphore de la vie sous ses multiples formes, un éternel recommencement où chaque possibilité d’agencement serait le point de départ possible de nouveaux chemins ?