Les Colosses sont des hybrides d’inanimé et de vivant, mi-architecture mi-animal
Ils sont le fruit d’une rêverie poétique et surréaliste où les architectures industrielles qui dominent le paysage (silos à grains, réservoirs…) seraient en mesure de se déplacer de manière autonome.
Le processus de construction est simple. Les images qui vont constituer les Colosses sont sélectionnées dans l’infini réservoir de l’internet global. Des photomontages sont ensuite réalisés à l’aide de Photoshop qui seront à nouveau transformés par le geste pictural directement sur le mur.
C’est la forme de l’architecture industrielle, de préférence un portrait des Becher, qui détermine le choix de l’animal. Au déni de toute échelle réelle et en fonction de son ressenti, l’artiste fait fusionner les pattes avec les murs, créant ainsi un corps particulier, une entité certainement doté de personnalité. Tout contexte géographique qui permettrait de la localiser disparaît, afin de lui laisser la possibilité d’une plus grande universalité.
Le trait propre à l’artiste permet à la fois l’unification d’éléments d’origines éloignées, et l’ancrage de l’image dans une nouvelle matérialité hors écran, qui pourrait s’apparenter à un aller progressif vers la réalité.
La taille des Colosses est déterminée par leur support, ici la feuille, là le mur, mais le principe même de leur conception leur permettrait d’être beaucoup plus grands dans un autre contexte, à l’échelle d’une façade d’immeuble par exemple. Ils deviendraient ainsi réellement colossaux et prendrait enfin corps dans le paysage.
Avec cette série qui ne cesse de s’agrandir et dont le potentiel pourrait sembler infini, l’artiste questionne l’image à l’heure de sa libre circulation et notre capacité à rêver. Les Colosses évoquent l’espace flottant de la pensée, la liberté d’assembler des images et des idées. Une utopie peut-être ?
Colosses 2ème génération
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