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Le Jardin aux Sentiers qui bifurquent est un processus de création en cours, multipolaire et global qui permet, par la pratique plastique, de faire émerger des formes qui découlent d’une part d’un dialogue permanent avec les matériaux glanés ou achetés, et d’autre part d’un lieu atelier qui détermine l’échelle des créations, intimes ou monumentales et auquel est attribué un numéro de «sentier».
Le nom même du projet fait référence à l’œuvre de Borges qui questionne notre rapport à l’espace et au temps, et qui nous perd dans la ramification des possibles d’un même événement. C’est aussi un hymne au vivant, à sa capacité à rebondir, à bifurquer, à se réinventer sans cesse en créant de nouvelles «branches». J’imagine aujourd’hui un jardin où l’on pourrait se perdre, un méandre aux détours duquel, en écartant une branche, une feuille ou une fleur, le promeneur pourrait faire la rencontre d’une œuvre, minuscule ou gigantesque et qui ferait écho en lui à des formes oubliées, à des formes à venir.
Les Sentiers 1, 2, 3 et 4, révélés lors de résidences artistiques récentes entre août 2019 et juillet 2020, ont ainsi permis la création d’un corpus d’une soixantaine d’œuvres hybrides et sensibles, qui se font écho et qui évoquent tour à tour un récit des origines, la sculpture moderne et une façon de penser contemporaine. Un Sentier 5 devrait voir le jour en 2021.
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Le jardin aux sentiers qui bifurquent
Sentier 3 : Les micro-sculptures
Lycée Camus, Nîmes, janvier-février 2020
Matériothèque : bois pétrifié, minéraux et pierres fines (quartz blanc, améthyste, paesine, pyrite, jaspe, agate), perles de verre, plumes, cuivre, laiton, plexiglas, argile auto-durcissante, pâte polymère, papier, feutre alcool rouge incandescent
Outils : outils de bijoutier (pinces diverses, bocfil, cheville de bois, chalumeau, masque, lunette de protection, Dremel et forets, limes variées), cutter, règle, plioir, colle époxy (araldite), four ménager.
Sur place, le CDI du Lycée avec des livres remarquables pour un établissement scolaire. Mon domicile étant à proximité, j’ai accès à tous mes outils de précision et à ma matériothèque personnelle en fonction des idées qui émergent. Le lieu, une salle de classe vide, plutôt petite et basse de plafond, m’invite cette fois à un travail de sculpture sur table.
Après avoir punaisé au mur des reproductions du biologiste Ernst Haeckel, issues du livre Kunstformen der Natur, je prends appuis sur ses illustrations de Copépodes (planche 56) pour tenter de matérialiser une créature hybride dans les techniques et les formes.
Dans une sorte de nouveau jeu « d’extraction », un ensemble de 20 micro-sculptures émerge aussi à partir de l’un des dessins réalisés sur le Sentier 2, le Paysage au Colosse Tamanoir et à la petite sculpture Les chants magnétiques. A quoi ressemblerait une maquette en 3D de ce petit monde ?
Au final, si certaines de ces œuvres sont des mises en volumes d’éléments dessiné, d’autres sont des versions réduites des petites sculptures du Sentier 1, et d’autres encore sont des œuvres nouvelles.
Ces micro-sculptures, qui tiennent toutes dans la main, ont été réalisées à partir de matériaux précieux et contemporains. Elles témoignent d’un retour vers le volume à une échelle intime, celle du bureau d’une salle de classe, et d’un retour vers les outils du bijoutier.
Le jardin aux sentiers qui bifurquent, Sentier 3
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